Décès de Vital Ferry

L’année 2021 s’est achevée de façon bien triste pour le Cercle Aérophilatélique Français. Nous venons en effet de perdre notre doyen et ami Vital Ferry, qui nous a quitté dans la nuit de Noël à l’aube de ses 97 ans.

Je vous incite à écouter l'interview qu'il avait donné en 2015 : Vital_Ferry_2015 


Vital Ferry 2

Son prénom prédestiné avait certainement contribué à lui donner cette vitalité et cette résilience qui faisaient notre admiration.  En septembre 2021, il exposait pour la première fois en exposition compétitive (cf. la vie du CAF page 28) ; en octobre il participait encore à la réunion du CAF au « Pied de Cochon » avec un solide coup de fourchette. Jusqu’à la mise en place des restrictions liées à la pandémie, il était l’un des piliers du Musée Air France, où il était présent tous les mardis.

Ancien pilote, retraité de l’Aviation civile, Il était une mémoire vivante de l’histoire de l’aviation et partageait volontiers les souvenirs rassemblés tout au long de sa riche carrière. Avec franc-parler et humour, il savait donner son opinion sur les organisations, les hommes, les matériels et les évènements qui ont fait l’histoire de l’aviation au XXème siècle. Sa mémoire encore particulièrement vive faisait notre admiration, et lui permettait de faire revivre avec des talents de conteur les évènements et anecdotes de l’histoire de l’aviation.

En poste à hydrobase de Fort-de-France en 1948, il conduit localement l’enquête-accident du Laté 631 F-BDRC disparu en mer. Son affectation à Madagascar en 1950 lui permet de faire connaissance d'anciens de l’Aéropostale H. Delaunay et J. Manuel, le radio de Mermoz. En 1954, devenu commandant adjoint de l’aérodrome Hanoi - Gia Lâm, il se retrouve à Diên Biên Phu prêt à décoller pour valider la remise en service d’un avion juste au moment du déclenchement de l’offensive du général Giap. Touché par un obus, son avion prend feu. En 1956, alors qu’il rejoint par bateau la Nouvelle-Calédonie, où il vient d’être nommé commandant de l’aérodrome de Magenta, il est chargé en tant que fonctionnaire le plus jeune, de lire tous les matins le communiqué de presse au général de Gaulle, qui se trouve également à bord. Rentré en France en 1959, il devient ingénieur au SNTA (Service Technique de la Navigation Aérienne) et spécialiste des questions du bruit associé à la navigation aérienne (Concorde par exemple). Il partage son bureau avec Maurice Bellonte.

Historien de l’aviation civile et écrivain infatigable, membre de la commission d’histoire, arts et lettres de l’Aéro-Club de France, il rédige plusieurs ouvrages passionnants (Ciels impériaux africains, Croix de Lorraine et Croix du Sud, Du trimoteur au quadrijet, …), collabore à d’autres (Air France et les Stars, La liaison France-Antilles, le ciel du Céleste Empire, …), et publie de très nombreux articles pour la Revue Icare et pour le bulletin du CAF.

Toujours disponible pour répondre à nos questions, je l’appelais régulièrement. Il allait fouiller dans ses archives considérables qui occupent tout le sous-sol de sa maison, pour revenir avec le renseignement que j’attendais. Nos conversations se terminaient immanquablement en parlant de la Lorraine, dont il était originaire comme moi.

Personnalité particulièrement attachante, il ne laisse que des amis.

Ayons une pensée pour lui et sa famille.

Dominique PETIT

Président du Cercle Aérophilatélique Français